CROIX EN PICARDIE
Picardie
de BONNETON.
- La religion catholique imprègne
chaque monument de l’existence du paysan qui attend d’elle protection et sauvegarde.
- Calvaire ou croix de fer forgé
marque souvent l’entrée du village ou la croisée des chemins,
jadis en allant et en retour des champs on n’omettait jamais de se signer
ou de dire une prière en passant devant eux.
LES CALVAIRES de Villers St Sépulcre.
La croix du cimetière XIX siècle.
Le 2 décembre
1816 nomination de Modeste BOULLET (curé). La croix est érigée
à la mémoire de Modeste BOULLET curé de la paroisse.
Le socle carré dont chaque face devait porter une plaque. Seul deux
plaques subsistes. Une plaque porte les inscriptions suivantes :
L’autre
plaque porte les inscriptions suivantes :
La croix des malades
- (Existait en 1619).
- Épidémie de peste
en 1668.
- Voir s’il n’existe pas une
invocation à St ROCH.
- La croix des malades (suite).
- Causeries Beauvaisines
(Lhuillerie 1901).
- La croix des malades entre
Villers St Sépulcre et le hameau de Hez. Monument de pierre de l’époque
renaissance.
- Cette croix à laquelle
tenait beaucoup les habitants de Villers fut au temps de la terreur, enterrée
par eux pour la soustraire aux iconoclastes de l’époque. Vers 1799
on la rétablit dans son ancien emplacement.
- D’autre source, le rétablissement
aurait été fait seulement en 18O(?) mais peut-être s’agissait-il
là d’une restauration.
- Jusqu’alors, aucun renseignement
ne nous permet de déterminer l’origine de ce calvaire.
- Nous supposons qu’a cet emplacement
existait une croix plus ancienne qui fixait la limite que les malades ( les
lépreux en particulier) ne devaient pas franchir, l’accès des
agglomérations leur étant interdit.
- A l’époque de la renaissance
qui fut sans doute une période faste pour le pays, la restauration
de l’église paroissiale en fait foi, la croix des malades a été
érigée en sa forme actuelle.

Du socle en pierre, nous ne
disons rien, mais l’ouvrage de ferronnerie, particulièrement, est remarquable,
les nombreux accessoires de la passion ne surchargent pas le travail général
de la croix.
Iconoclastie
:
- La convention avait décrété
la descente des cloches et des flèches en fer, des clochers et des
édifices publics.
- Les cloches devaient être
converties en canons, les fers pour servir à la fabrication des armes.
L’arrêté de conseil du département en date du 3 octobre
1793 (An II) plus rigoureux.
- ART 11. Toutes traces,
marques et signes de la féodalité, de la royauté, du
despotisme et de la superstition, et généralement toutes les
statues autres que les monuments publics pouvant servir à l’histoire
et aux arts, qui peuvent encore exister, à Beauvais et dans le district
seront incessamment détruits.
- Les officiers municipaux sont
spécialement chargés d’en faire la recherche. Tous les sans
culottes sont invités à en dénoncer l’existence.
- D’une autre source :
- En remerciement au CHRIST le
propriétaire de ce lopin de terre ayant un enfant malade (gros ventre)
fut guéri par le contact du carreau en l’église de Villers d'où
l’édification de la croix des malades.
- Pèlerinage
- Elle avait lieu le jour de
l’Ascension, elle débutait à l’église pour se diriger
vers la croix, avec les bannières, cela jusqu’aux année 1956/57
(abbé LOUIS).
- Pendant cette procession l’on
chantait des cantiques en l’honneur du Saint Sépulcre.
La croix RADEL
Tradition orale (J.
GALL.).
- Anne d’Autriche ne pouvant
pas avoir d’enfant, fit une cure à Forge les eaux, soit à l’aller,
soit au retour, elle passa par Villers.
- Son carrosse perdit une roue
à Mancilly, la réparation demanda une journée, après
cet incident n’acquit Louis XIV.
- En reconnaissance Louis XIV
fit édifier le calvaire de Mancilly (croix Radel), ou peut-être
reconstruire car il devait exister à cet l’endroit une croix Manchelus
du nom du propriétaire du fief.
- Un titre du 2 juillet 1495
mentionne un lieu dit proche de la croix " Manchelus ou Mancilly ".
- Située à l’entrée
de Mancilly au coté du tilleul qui pousse actuellement, à la
fourche formée par la rue de Montreuil sur Thérain et la rue
de la ferme de Hez.
- Monument déposé
en 1954 (Arrêté du conseil municipal du 17 novembre 1954). Sa
base était en pierre de forme hexagonale, surmontée d’une colonne
cylindrique de pierre, l’ensemble vraisemblablement couronné d’une
croix de fer, les pierres sont dispersées dans les maisons des alentours
( la base se trouve chez M. Alain GRIEZ).
- Radel doit être l’appellation
nouvelle de ce calvaire (nom du propriétaire du terrain).
La croix de Fresnoy
- Sa situation est très vague, elle se serait
placée à coté du gros chêne sur la sablière.
- Sa disparition est certainement due à l’application
de l’Art 11 promu sous la terreur de 1793.
- Remarques sur ces monuments.
- Extrait de " Les noms de famille
et leurs secrets " de J. Louis BEAUCARNOT.
- Pourquoi tant de croix dans nos campagnes ?
- Leur implantation remonte souvent au Moyen Age, voire
aux premiers siècles de l’évangélisation de la Gaule
où cette prolifération de croix eut pour objet d’affirmer la
nouvelle religion.
- Près des fontaines et des dolmens, au sommet
des cols, partout où les dieux païens avaient été
honorés, on éleva une croix.
- Bientôt, on l’utilisa pour délimiter
les paroisses pour séparer les seigneuries pour indiquer les carrefours.
- Bien souvent, elle marquait aussi les limites des
terres de franchises. Les croix comme plus tard les églises étaient
un refuge pour nos aïeux.
- Si des criminels se réfugiaient auprès
d’elle, il gagnait l’assurance que s’il était livré à
la justice, sa vie et ses membres seraient épargnés.
- La croix commémore un événement,
un crime, une bataille, un incendie, elle relayait la mémoire et forçait
le respect.
- La croix rappelait la mort du CHRIST et l’engagement
des chrétiens.
- Pourquoi les illettrés signent-ils d’une croix
?
- Cette pratique, qui remonte également à
cette époque, vient de ce qu’en traçant ce signe, l’homme s’engageait
sur la croix et le CHRIST, à respecter la teneur de l’acte en question.
- En pénétrant dans les maisons, la croix
était un symbole universel et respecter pour nos ancêtres du
XIIeme siècle.
- Autrefois, à la sortie de tous les villages
existait une croix, qui figurait une barrière infranchissable pour
les lépreux.
- Une tradition orale affirme qu’a Villers des lépreux
vivaient à l’écart au hameau de Hez dans des petites maisons
de chaume et n’avaient pas le droit de dépasser cette croix placée
aux limites de Villers.
- En 1520, il est fait mention d’une maladrerie. Ce
serait peut-être l’une des raisons pour laquelle l’une des croix porte
le nom de " croix des malades ".
Écrits de Mme COLARD (institutrice à
Villers).
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